CAROLINE GIRAUD-RACHET, L'ART ET LA MATIÈRE #6

Publiée le lun 22/01/2018 - 01:00 / mis à jour le lun 02/08/2021 - 02:00

En détournant notre regard des objets et des lieux vers leurs détails, Caroline Giraud-Rachet, photographe marseillaise, nous montre qu’il n’est pas utile de tout voir pour comprendre.

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Caroline Giraud-Rachet
Caroline Giraud-Rachet

L’image est une tradition, voire une transmission dans la famille Rachet. Arrière-petite-fille et petite-fille de propriétaires de cinémas à Marseille et distributeurs de films, Caroline Giraud-Rachet a baigné dans l’art visuel toute son enfance : “L’image a toujours fait partie de ma vie. En plus, chez moi, toutes les occasions étaient bonnes pour réaliser un film ou un reportage photo de nos fêtes, nos voyages,…”.
Témoins de cette époque, des dizaines d’albums précieusement conservés dans la maison de ses parents : “Où mon père développait ses photos dans un atelier qu’il avait conçu lui même, au dernier étage”.

Elle fait ses études entre Aix et Marseille puis travaille dans la communication à Paris. Son métier l’accapare mais l’envie de pratiquer la photographie la tenaille : “J’avais toujours mon appareil photo sur moi, et ce besoin grandissant de figer instantanément la couleur, la lumière et la matière…” Enfin, une
occasion se présente : une agence d’événementiel lui demande de couvrir des rallyes de voitures de luxe. Elle accepte et y passe tous ses week-ends. Cette belle aventure va durer 10 ans, le temps de pratiquer et de réaliser son envie de toujours, la photographie d’art.

Couleur métal

Elle réalise à cette époque les plus beaux clichés de sa galerie “Couleur métal”. En détournant l’objet que représente la voiture, elle shoote, en gros plan, des détails de la carrosserie ou l’intérieur des véhicules de luxe pour en faire ressortir visuellement la matière.
“C’est la texture du cliché qui m’intéresse. Quand on voit un objet de très près, il devient un autre objet”.
Dès qu’elle a du temps libre, elle se rend au Musée du Bourget où elle trouve, là aussi, cette matière qui continue de l’inspirer. En mettant en regard ses plans de carrosserie de voiture et de carlingue d’avion, l’artiste donne une griffe particulière à son travail, “Ma vision permet de leur trouver un point commun, une rime visuelle”.

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Le Tichka - Maroc
Le Tichka - Maroc

Carnets de voyage

En 2007, Caroline suit une formation à l’école de l’image des Gobelins et à la Nikon School. Elle élargit ses horizons artistiques, aime se perdre dans les univers épurés du photographe anglais Michael Keena ou les portraits obsédants de l’américain Steve Mc Curry.

En 2009, “Nostalgique de ma terre ou plutôt de ma mer natale”, elle revient vivre à Marseille, “Là, je retrouve une ville moderne, attractive, branchée, atypique, colorée, contrastée, libre et incorrigible”.
Irrésistible, pour la jeune artiste envahie par tous les aspects modernes et authentiques de sa cité. Caroline en dégage une série de photographies d’art originales, numérotées et signées, qui la font entrer dans le milieu culturel marseillais. Elle l’a ajoutée dans sa galerie d’Art virtuelle où on trouve également ses “Carnets de voyages” donnant à observer la griffe de l’artiste. “Dans le détail des couleurs ou des textures de mes photos, on retrouve toujours un lien”.

Ses projets ? L’oeil pétillant et le sourire généreux, Caroline Giraud-Rachet souhaite embarquer avec son appareil photo dans la grande aventure culturelle de Marseille Provence 2018 et avoue sa joie d’assister “en tant que voileuse” et artiste, aux épreuves de voile des JO 2024 dans la rade de la plus belle ville du monde.

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Canadair - Dans le détail des textures on retrouve toujours un point commun, comme une « rime visuelle ».
Canadair - Dans le détail des textures on retrouve toujours un point commun, comme une « rime visuelle ».

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